Depuis la mi-Septembre, nos paroisses ont la joie d’accueillir un nouveau séminariste, Henryk. Il se présente à nous.
Une maman polonaise et catholique, un papa indien et hindouiste. Je suis né à Toulouse il y a 25 ans, aîné de trois enfants. Grandir avec trois cultures est une richesse incroyable certes, mais c’est aussi un formidable jeu d’équilibriste : essayer de tout assumer sans renier une part de son héritage. Mais les choses essentielles sont communes à chacun. Mes deux parents sont incroyablement aimants et tout aussi croyants. Dieu était bien là au milieu de nous. J’ai été baptisé enfant, et aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours cru.
Pendant mon adolescence, à cette période où la jeune pousse est souvent étouffée par les ronces, j’ai eu la chance d’avoir des amis chrétiens. L’un d’entre eux m’a invité à une soirée pour les jeunes organisée par la communauté des Béatitudes. Il a fallu qu’il s’en prenne à plusieurs fois, mais un jour, faute de fausses excuses, il a bien fallu que je l’accompagne. Cette rencontre avec le renouveau charismatique et surtout avec la troisième personne de la Trinité, l’Esprit-Saint, a été un tournant dans ma vie de foi. Ma foi est devenue adulte, pleinement assumée, renouvelée.
Un peu plus tard, le jour de ma confirmation, j’ai remis mon avenir en Dieu : peu importe ce qu’Il me demandera plus tard, mariage ou ordre, je serai prêt à Lui répondre. Bien sûr, pendant mes années au lycée ou aux études (en école d’ingénieur en Bretagne), je me sentais plus attiré par le mariage, mais sans jamais fermer la porte à d’autres possibilités.
Étudiant, je pensais être un bon chrétien : j’allais à la messe plus d’une fois par semaine, j’étais investi dans un bon nombre de mouvements (aumônerie, Focolari, chrétiens grandes écoles, …), et je n’étais pas trop mauvais bougre. Mais ma vie de prière personnelle avait presque disparue. Le jour où je m’en suis rendu compte, j’ai décidé de prendre un temps de prière conséquent en fin de la journée. J’ai constaté d’abord que je n’étais pas aussi bon que je le croyais… Et puis, ce fameux « pourquoi-pas toi ? » a résonné.
Miserando atque eligendo. C’est la devise du pape François. « Jésus vit un publicain et comme il le regarda avec un sentiment d’amour et le choisit, il lui dit : Suis-moi ».
J’ai dit un premier oui. Après d’autres oui, j’ai reçu deux ans plus tard un oui de l’Eglise pour entrer au séminaire. Je continue sereinement, dans la joie !
Henryk Bhatker