Dimanche 26 novembre, l’Eglise célèbrera la solennité du Christ, Roi de l’Univers. Instituée par le pape Pie XI le 11 décembre 1925 par l’encyclique Quas Primas, cette fête du Christ vient clore l’année liturgique et constitue comme le terme de notre histoire. Dans l’Apocalypse, Jésus annonce en effet qu’il est l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin de toute histoire. Comment donc accueillir cette belle et grande solennité pour notre vie de foi ?

« Aujourd’hui tu seras avec moi en paradis ! » (Lc 23,43) la promesse du Christ sur la croix au bon larron nous donne une clef pour accueillir le sens spirituel et théologique de la solennité que nous célébrons. Le Christ est roi, nous le proclamons roi de l’univers et voilà que l’Ecriture le présente crucifié, raillé par ses bourreaux et même par ceux qui sont condamnés avec lui. Et pourtant, c’est bien un roi. Dans sa passion, Jésus confirme la parole de Pilate : « alors tu es roi ? » (Jn 18,37) et c’est en roi dérisoire qu’il sera présenté à la foule, revêtu de la pourpre, couronné d’épines et portant un sceptre de roseau. Jésus est donc le roi véritable qui inaugure son règne par cet « aujourd’hui » accompagné d’une promesse au bon larron. Car cet « aujourd’hui » traverse tout l’évangile de Luc : depuis la nuit de Noël, où nous entendons les anges dire aux bergers : « aujourd’hui, vous est né un sauveur » (Lc 2,11) en passant par la prédication dans la synagogue de Nazareth : « Aujourd’hui, cette parole s’accomplit » (Lc 4,21), la rencontre avec Zachée : « Aujourd’hui le salut est entré dans cette maison » (Lc 19,9) jusqu’à la parole du Christ en croix : « Aujourd’hui, tu seras avec moi en paradis. » En tout, ce sont 10 occurrences de cet « aujourd’hui » dans l’évangile de Luc. Toute l’histoire semble donc se condenser dans cet « aujourd’hui » où l’Eglise nous donne de contempler le terme de notre vie terrestre et l’avènement du temps de la gloire à laquelle nous sommes tous appelés.

Le psaume 121, chante la joie d’arriver enfin au bout de notre pèlerinage dans la cité sainte, la Jérusalem de David : « Maintenant notre marche prend fin devant tes portes Jérusalem. » Nous le savons bien, cette ville du roi David n’était que la préfiguration de la Jérusalem céleste où règne le Roi des rois préfiguré par le bon berger David que les tribus d’Israël viennent chercher pour lui donner l’onction messianique. Ce règne de Jésus, c’est l’inauguration du salut pour l’humanité qui s’était perdue.

Chers frères et sœurs, chers amis, au terme de notre année, il nous est bon d’entendre qu’il n’y a pas de souffrances, pas de péchés, pas de difficultés dans nos vies qui ne puissent être sauvés par le Christ. Aucune de nos morts n’échappe à son pouvoir royal de salut. C’est la bonne nouvelle que nous fait célébrer cette solennité. C’est ce que les Pères de l’Eglise ont appelé la RECAPITULATION c’est-à-dire le retour de toute la création à son principe, à son origine, à sa tête : le Verbe de Dieu devenu homme en Jésus-Christ. Au deuxième siècle de notre ère, Saint Irénée de Lyon écrivait ainsi : « il descendît dans les profondeurs de la terre pour y chercher la brebis perdue, c’est-à-dire son propre ouvrage par lui modelé, et il remontât ensuite dans les hauteurs pour offrir et remettre à son Père l’homme ainsi retrouvé, effectuant en lui-même les prémices de la résurrection de l’homme. Car, comme la tête est ressuscitée des morts, ainsi le reste du corps, c’est-à-dire tout homme qui sera trouvé dans la Vie, ressuscitera à son tour, (…) alors ce corps ne fera plus qu’un « grâce aux articulations et aux ligaments » et il atteindra sa pleine vigueur par la croissance qui lui viendra de Dieu, chacun des membres occupant, dans le corps, la place qui lui sera propre et qui lui conviendra : car il y aura beaucoup de demeures auprès du Père, parce qu’il y aura beaucoup de membres dans le corps. » (AH III,19,3)

Chers amis, cette récapitulation, ce retour à la tête doit être le motif principal de notre joie et de notre espérance. Jésus Christ est l’alpha et l’oméga, le commencement et le terme de notre histoire et en lui nous savons que chacune de nos vies à un sens. Chacun de nous est appelé aujourd’hui à collaborer à cet avènement du Royaume de Jésus : chacun à sa manière par la prière et par l’exercice concret de la charité.

Chers frères et sœurs, chers amis, à partir du dimanche 3 décembre s’ouvrira le temps de l’Avent qui nous conduira à Noël. Nous célébrerons dans la joie l’attente du Sauveur. Année après année, de célébrations en célébrations nous nous rapprochons ainsi inexorablement ce que nous signifions dans ces rites. Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ? Ravise-toi par égard pour tes serviteurs. ». (Ps 89) En attendant que le Christ se manifeste à nous dans la gloire, fondons notre espérance et notre foi sur la promesse faite au bon larron : « aujourd’hui tu seras avec moi en paradis. » Amen.

Père Hervé GODIN

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